Le «bipolaire» et la psychanalyse
Revue semestrielle (numéro 26)
Coordination : Olivier Douville
Editions Eres – 2013
La désignation diagnostique de bipolaire, tout comme celle d’autisme ou d’hyper-agitation connaît une inflation étonnante un peu partout dans le monde où dominent les paradigmes de la psychiatrie nordaméricaine. Si de nombreuses recherches en sociologie et en anthropologie de la maladie et de la médecine ont pu établir la dimension sociale de troubles que les tendances naturalistes de la psychiatrie contemporaine veulent réduire à des dysfonctionnements cérébraux, c’est ici le regard des psychanalystes qui est d’abord convoqué. L’ambivalence, le clivage, les labilités affectives, les instabilités des identifications expliquent en grande part les tendances structurelles inconscientes des passages plutôt expansifs ou plutôt dépressifs, présents chez tout un chacun. La manie et la mélancolie relèvent-elles uniquement d’états pathologiques ? Ne pourraient-elles pas aussi apparaître dans des moments de grandes mutations qui affectent la vie du sujet ? Ce débat entre psychiatrie scientiste, psychiatrie référée à ses grands paradigmes classiques et psychanalyse est exploré par ce numéro.
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